« Vous Nous Je » quel pronom choisir? Voilà une question récurrente lorsque l’on commence à recevoir des client•es dans nos cabinets. Je la soulève car elle m’a été posée récemment par une sophrologue fraichement sortie de l’école.

Il est fréquent de passer du « vous » au « je » puis au « nous » soit dans une même séance, soit sur différentes périodes lorsqu’il y a incertitude. Mais la priorité évidemment est d’utiliser le pronom que vous sentez comme étant le plus juste. Comme dit une sophrologue grande amie*, vous faites « comme c’est bien pour vous » (et j’aime aussi depuis, user de cette formule simple et belle). 

Pour ma part, j’ai choisi le « je ». J’explique pourquoi. 

Quand je dis « vous » j’invite le-la sophronisant•e à effectuer les exercices en me glissant « en dehors du cercle ». Je me ressens comme lui donnant des « instructions » et cela me parait étrange. 

Quand je dis « nous » je m’implique comme si j’étais moi aussi sophronisante « à l’intérieur du cercle ».  Puisque je suis la sophrologue et que je guide la séance, cela me paraît étrange. 

En revanche je me sens à l’aise avec le « je ». Quand je dis « je », évidemment je ne parle pas de moi. Je parle de ma cliente, de mon client. Il s’agit de son cercle dans lequel se projette l’empreinte de mon corps et de ma voix. L’empreinte des mots que j’ai choisis pour guider la séance.  Le « je » correspond à son espace. Cet espace particulier que je n’occupe pas en tant que cliente mais en tant que sophrologue. Pas tout à fait dehors, pas tout à fait dedans. À ma juste place.

Le « je » est franc, énergique, il symbolise une forme d’immédiateté, il unifie les liens. Il me permet aussi de m’impliquer à cent pour cent. Lorsque je dis à une personne sur le fauteuil en face de moi : « j’inspire par le nez, je souffle par la bouche », il m’est impossible pour ma part, de respirer d’une autre façon… Lorsque je lui dis, à l’inspiration je monte mes bras à la verticale, il m’est impossible de rester immobile.  L’emploi du « je » fait de la séance, une séance vécue ensemble, mais à différents niveaux. Le « je » que chacun•e s’approprie, crée l’alliance dans le sens de l’accord intervenant entre deux personnes.

Alors Vous Nous Je quel pronom choisir? À chacun•e son choix.

* N.Gueth-Vallet

Marcella, sophrologue Paris 15e

Membre du Syndicat des Sophrologues Professionnels

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