Qu’est-ce que l’adaptabilité en sophrologie?
Adaptabilité? Je me souviendrai longtemps de mon premier atelier en entreprise, il n’y a pas si longtemps et pourtant cela me paraît être de l’histoire ancienne. C’était en province, j’avais pris le train, j’étais arrivée à l’avance et je patientais dans un bureau où je cogitais sec la possibilité de n’être pas à la hauteur de ma mission. J’avais consciencieusement préparé la séance, je savais ce que j’allais proposer à la virgule et au geste près. Je savais que je savais et…j’avais un peu peur. J’ai envoyé un texto à ma consœur et amie Nathalie Gueth-Vallet pour le lui dire, et elle m’a répondu « profite, c’est tellement bon de ressentir ces émotions et cela ne dure pas ». Elle avait bien raison. J’ignorais encore que la sophrologie c’est sentir être et faire en fonction de…
Cet état ne dure pas car, de séance en séance, de public en public, de consultation en consultation, de pratique personnelle en pratique personnelle la sophrologie se fond dans la-le sophrologue. Et c’est tellement plus fort. Comment ça elle se fond ?
Oh, mais je travaille toujours autant, j’ai toujours autant réfléchi en amont à ma ligne conductrice, et je connais le moindre détail de ce que j’envisage de faire. Mais à présent, je suis certaine d’une chose tout particulièrement : c’est que je ne sais rien avant d’y être. Je ne sais rien car je ne sais pas ce qui va se produire, je ne sais rien car je ne sais pas dans quelle salle je vais travailler, je ne sais rien car je ne connais pas les personnes qui seront là, leur état d’esprit, leur demande ou leur non-demande, je ne sais rien car je ne sais pas ce qui va être réellement bon et utile à proposer. Et je laisse faire cet état de « je ne sais rien » car désormais il m’est nécessaire pour me sentir dans une transmission optimale de la sophrologie.
Un exemple récent. Il y a 8 jours j’avais rendez-vous pour animer un atelier d’une heure auprès de 16 responsables d’établissements du Samusocial de Paris, dans le cadre d’une journée de cohésion. J’ignorais où cela se passerait.Il se trouve que c’est le parc de la Villette qui nous accueillis. Il y avait un soleil majestueux et j’étais pile au-dessous. J’ai posé mes affaires en vrac contre le tronc d’un arbre, j’ai jeté au loin sur la pelouse mon dossier avec « les séances dedans ». Les séances étaient dans mon cœur et distillées sous ma peau.
J’ai pris connaissance des visages des participant•es, leur expression (un peu surpris de se retrouver là pour une séance de sophrologie), j’ai pris connaissance de leur posture et aussi de la manière dont eux me regardaient. On s’est souri, on a parlé du surprenant soleil, du fait de se retrouver sur l’herbe sans chaise et qu’on allait sans doute mettre un peu de terre sur nos jeans et qu’au fond, ça n’était pas très grave ; on a parlé de leur déjeuner qu’ils avaient apprécié ; on a parlé de cette journée particulière de festivités… Je me suis rapidement présentée (6 mots), j’ai expliqué à quoi ça sert la sophro (12 mots) puis on est partis dans un voyage insolite où à peu près tout s’est improvisé. Sous le soleil, dans un parc poumon vert de Paris… Je les ai beaucoup regardés, j’ai « surveillé leurs expressions », j’ai tenté de capter ce qu’elles-ils préféraient faire et ce qu’elles-ils avaient l’air de moins aimer, j’ai les ai écouté parler… Bien sûr, je me suis basée sur ma séance initiale mais je ne l’ai pas « appliquée », je l’ai laissé bouger avec nous. J’ai « fait » avec eux ils ont « fait » avec moi. On a ri aussi. Je n’aurais de cesse de m’émerveiller au sujet de la joie que procure la sophrologie.
Les retours ont été formidables et j’étais sans doute la première heureuse. Alors oui quand on est sophrologue on sait « des trucs » mais quand le moment du travail pur arrive, il est bon de sentir d’abord, d’être ensuite et de faire en fonction de…
Je me souviens très bien de cette échange de sms j’adore cet article qui nous propose humblement et en douceur l’adaptabilité…
Merci beaucoup pour ce témoignage. Céline G.
Merci Céline.