Créer ses outils
L’une des choses qui m’intéresse le plus dans mon métier c’est de « penser » la méthode avec mon corps et de créer des outils sophrologiques partant de l’expérience du corps. Créer ses outils ne peut se faire que lorsque la méthode est totalement intégrée (évidemment de manière corporelle). Une formation longue, des années d’études ensuite (sous toutes les formes), l’humilité de toujours chercher à apprendre et l’expérience de la sophrologie au quotidien, permettent de créer des techniques de travail singulières. Par ailleurs, j’utilise le terme d’outil, toute proportion gardée. Un outil quel qu’il soit, s’aiguise, se transforme et s’utilise différement selon le contexte du moment.
Rien ne vaut pour cela, l’expérience sur le terrain. Comment savoir si « ça marche » si on ne l’expérimente pas?
Partage d’expérience
Au lycée ce matin il faisait froid. J’ai proposé à mes élèves de seconde beaucoup d’exercices dynamiques debout, histoire de faire circuler la chaleur dans leur corps… ils étaient en joie et peu à peu, je les observais ôter leurs manteaux, doudounes … mine de rien. L’alliance ce matin s’est créée de cette manière : vous avez froid, j’ai froid, ensemble nous allons y remédier. Ainsi, nous sommes resté•es debout pendant 45 minutes puis nous sommes passé•es en posture assise et je leur ai proposé l’exercice suivant* :
Les yeux fermés, je laisse venir à ma conscience un mot qui pour moi, symbolise le calme, la sérénité, la tranquillité… Puis, je pose une main sur mon thorax et une main sur mon ventre. Je prends une grande inspiration et je prononce à haute voix, tout au long de l’expiration, le mot que j’ai choisi, en même temps que les autres participant•es. Je sens le mot qui pour moi évoque le calme, vibrer sous mes mains…
Cela fait une chorale de « mots du calme » avec l’idée majeure que comme tous les mots sont prononcés en même temps, il ne peut, dans une classe de 18 élèves y avoir de jugement… Détente et émotions garanties.
Mais comme ce matin mes chouchous étaient particulièrement motivé•es, je leur ai malicieusement proposée d’échanger leur « mot du calme » avec la voisine ou le voisin. Ils se les sont chuchoté à l’oreille et ensuite on repris l’exercice avec le mot de « l’autre », gonflés de fierté de cette mission. Un élève m’a dit ensuite : « Madame du coup c’est comme si on avait vécu le calme de notre camarade ». Et oui! On n’aurait pu mieux dire. Chaque élève a eu le plaisir de respirer au rythme du calme de l’autre et de s’en remplir.
Merci la sophrologie et merci aux établissements qui comprennent l’importance de cette méthode en milieu scolaire.
Marcella, sophrologue Paris 15e
*Droits de reproduction de l’exercice proposé, interdit. Il peut bien entendu être utilisé pendant une séance mais non reproduit à l’écrit. Merci.