Sophrologie et Corps poétique

Sophrologie et poésie deux mots qui vont si bien ensemble.

Du mercredi 17 au samedi 20 novembre 2021 je suis invitée au Festival Moi les Mots à Landivisiau, en tant que sophrologue et en tant que poétesse. J’y rejoindrai des artistes de tous horizons dont certain•es avec qui je vais collaborer. Durant ces 4 jours, j’animerai des ateliers de sophrologie mâtinés de poésie auprès d’enfants de 4 à 10 ans, d’adolescent•es, d’assitantes maternelles et d’enseignant•es.

Dans cet article j’exprime pourquoi sophrologie et poésie sont deux mots qui vont si bien ensemble.

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Le lien étroit entre le mouvement, (entre autres via la pratique sportive) et l’écriture poétique est le fil rouge de ma vie. J’écris mes livres de poésie dans l’élan et dans le mouvement du corps. Mes pieds se soulèvent puis se posent au sol, mes genoux fléchissent et remontent ; mes hanches basculent de gauche à droite de droite à gauche ; mes bras se balancent en suivant le mouvement ; mon menton se redresse ; ma colonne vertébrale supporte ma tête, transmet le poids de mon corps jusqu’à mon bassin qui le transmets aux articulations de mes hanches ; les battements de mon cœur s’accélèrent puis trouvent un rythme en adéquation avec le mouvement impulsé. l’air que j’inspire est légèrement différent, il a un étrange et rassurant goût de métal. Mes pieds semblent décoller du sol ; mes jambes s’envolent ; mon cerveau s’ouvre à un autre monde, celui d’un territoire dans un territoire, celui de poésie dans le quotidien.

Je dissèque ce mouvement du corps, ce qu’il dit de moi, de mes failles et de mes puissances indissociables les unes des autres. Ce qu’il dit du monde. Cela a fait naitre des livres écrits avec le corps, sur le registre d’un intime qui s’ouvre à l’universel.

Quand je mets mon corps en mouvement, mon esprit, mes émotions sont en mouvement. Ma vie se met en mouvement.

Mouvement du corps relié au mouvement des mots ; rythme des phrases relié à celui de la respiration ; élan du corps relié aux élans des sensations ambiantes ; engagement du corps relié aux engagement de vie ; mécanique perpétuelle du corps qui avance, mécanique perpétuelle de la pensée qui avance ; position de l’écrivaine sur les starking-blocs du verbe poétique et sur les starking-blocs du stade de la vie, prête à s’élancer.

Lorsqu’il se meut, le corps s’incarne. Et, à travers ce mouvement les mots affluent pour à leur tour devenir aussi palpables que le corps.

Quand je mets mon corps en mouvement, mon esprit, mes émotions sont en mouvement. Ma vie se met en mouvement. Le livre (sport) subtilement illustré par Pépée – Pascale Guérin Marbot , que j’ai écrit quelques années avant de devenir sophrologue raconte exactement cela (illustration extraite du recueil).

La sophrologie réinvente la poésie du corps à chaque seconde.

Mon corps a priori n’est pas très poétique. Il est en bonne santé ou pas  ; il me fait souffrir ou pas ; il est allongé, assis, debout ; il est trop comme ceci ou pas assez comme cela ; il est en surpoids ou en sous – poids ou dans la moyenne ; il exécute les tâches du quotidien et il m’emmène où je souhaite aller. Il me porte et je le porte. Il est plutôt en retrait par rapport à mes pensées dirigées par mon cerveau, auxquelles j’accorde une grande importance.

Mais mon corps à l’intérieur de la sophrologie devient poétique. À travers les techniques proposées par la méthode, mon corps respire, mon corps pense, mon corps sent, mon corps ressent, mon corps laisse survenir le sentiment, mon corps perçoit, mon corps s’émotionne, mon corps frissonne, mon corps se meut, mon corps danse, mon corps vibre. Mon corps est au centre de ma vie. Mon corps est bien ici, présent dans toute sa belle puissance. Mon corps est bien dans ce maintenant qui soudain incarne toute la poésie de ma vie, tandis que les pensées elles, se promènent, se superposent et se délitent.

Mon corps à l’intérieur de la sophrologie devient poétique aussi, à travers les silences. Au cours de ces temps de silences volontaires qui ponctuent de manière systématique une séance, je porte à mon corps une attention accrue. Je vis un temps suspendu pendant lequel je vais me laisser bercer par mes propres ressentis, mes propres mots qui jailliront de ce silence parlant et qui  diront la profondeur de mon être.

Des séances de sophrologie poétiques.

C’est ainsi que j’ai vécu la sophrologie dès les premiers instants. En 2019 j’ai écrit un livre de poésies rimées destinés aux enfants, qui balaye  le protocole sophrologique de A à Z  : « Hop Hop Hop je grandis » aux éditions Dunod. Une manière joyeuse et ludique de rentrer dans les séances de sophrologie. Ce fut pour moi un tournant dans ma pratique. Depuis, chacun de mes ouvrages est emprunt d’une poésie affirmée au milieu d’exercices de sophrologie tout ce qu’il y a de plus rigoureux.

Du mouvement physique qui fait naître la poésie aux mots poétiques qui font naitre la sophrologie, je vais voler jusqu’au « Festival moi les mots » avec mes plus belles ailes, celles que je m’invente chaque jour par beau temps et par tempête, les ailes de ma joie à être sophrologue et poétesse.

Marcella, sophrologue Paris 15e 

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Cet article a 2 commentaires

  1. laurence mialaret

    Mouvement du corps et mouvement de l’esprit … Marcella tes mots ne peuvent que m’évoquer mes longues marches en montagne, là où, dans l’effort du corps sont nées tant de choses que mon esprit a mises au jour …
    Un bien bel article, assurément !

    1. Marcella

      Merci Laurence pour ces mots. Marche, course, nage, tennis, rangements, ménage, danse, sauts à la corde, alpinisme, aller d’une pièce à l’autre parfois tout simplement… et de l’effort du corps nait quelque chose, toujours…

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