La pensée qui se déplace lorsque le corps se déplace

Ce qui me rend heureuse : les gens que j’aime et qui m’aiment, la natation, la marche, la solidarité, mon métier, les lacs profonds sous le ciel à l’aube, la galette des reines. Et, la pensée qui se déplace.

Oui, ce qui me rend la vie heureuse, c’est quand la pensée se défige, quand elle se « déparesse » et qu’elle se meut. . Quand elle fait des allers, des retours, quand elle part à gauche, puis à droite, quand elle n’hésite pas à se perdre. Quand elle doute, quand elle s’intéresse à ce qu’elle ne comprend pas plutôt qu’à ce qu’elle comprend. Quand elle se mobilise pour affiner les perceptions de l’existence, quand elle ouvre une fenêtre pour que le paysage se défloute, quand elle allume une lumière même discrète, pour nous aider à être plus vigilant•es. 

Ce qui me rend la vie heureuse c’est quand la pensée incite aux pas de côté et qu’elle produit des déplacements. Des déplacements qui peuvent ressembler parfois à des petites batailles mais nous donnent le sentiment d’être alignés. Esprit et corps en équilibre. C’est ici que l’on arrive au corps qui pense, au corps intelligent. Car pour se « déplacer », notre corps (ce héros) nous est utile. Déplacer sa pensée va alors passer par le déplacement du corps.

Déplacer la pensée peut être également utile pour vaincre les cogitations. Voici un exercice ludique qui utilise deux outils : le sophro déplacement des tensions et la marche consciente. À adapter comme vous en avez besoin. 

La pensée qui se déplace: une séance

Je suis dans un jardin, un parc, une forêt, une plage… bref où je veux, à l’air libre sous le ciel et peu importe la couleur du ciel. Je me fixe un point de départ qui sera aussi le point d’arrivée (la portée symbolique de ce point commun départ/arrivée est importante). 

Temps 1

Je suis debout en posture statique, les jambes légèrement écartées la nuque les épaules relâchées la tête bien en équilibre les bras le long du corps les pieds bien à plat au sol. Je relâche du mieux que je peux chaque espace de mon corps. 

Je me sens bien posé•e et le rythme de ma respiration est calme et régulier. 

Je laisse venir à mon esprit un sujet problématique qui est tout à fait d’actualité. Une situation qui me préoccupe et me rend anxieux•se. 

Toujours dans cette posture statique, avec mon souffle, je vais laisser descendre ce sujet problématique, cette situation préoccupante, dans mes pieds puis au sol où sont posés mes pieds. Pour ce faire, je prends une grande inspiration, pendant laquelle je laisse ma situation préoccupante venir à mon esprit puis j’expire longuement en la laissant glisser par étape le long de mon visage, de ma gorge, de ma nuque, de mes épaules, de mon thorax, de mon ventre, le long de mes jambes, dans mes mollets, mes chevilles jusque dans mes pieds, sous la plante de mes pieds et, depuis la plante de pieds, je la laisse glisser jusqu’au sol sous mes pieds.
Je recommence cette respiration « du cerveau aux pieds et des pieds au sol » trois fois avec une pause de quelques secondes dans les intervalles. 

Temps 2

La tête peut-être un peu désencombrée, je me mets en marche sur le rythme respiratoire suivant : j’inspire en faisant 2 pas puis j’expire en faisant 4 pas. À chaque expiration longue, je laisse ma situation préoccupante glisser de mon cerveau qui réfléchit, au sol sur lequel mes pieds sont posés. Ce sol fait de terre, de goudron, de cailloux, de branches ou de sable… qui m’accueille et porte mon corps. 
Je marche sur ce rythme et avec cette intention de déposer mon problème en le soufflant, pendant au moins 5 minutes. 

Temps 3

Je continue ma marche consciente sur le rythme respiratoire qui me convient et pendant le temps qui me convient. Je laisse mon instinct choisir la direction. Je garde en moi la sensation de laisser glisser ma situation préoccupante-anxiogène de mon cerveau, jusque dans le bas de mon corps ; la sensation qu’au fil de ma marche, le problème se fluidifie, voire, disparaît momentanément. 

Temps 4

Je reviens en marchant à mon point de départ. 
Dans ma posture debout, immobile, je continue de respirer amplement et je prends quelques instants pour laisser résonner la trace de ces pas que je viens de réaliser. La trace dans mon corps et dans ma tête. 

Je suis à mon point de départ du début de la marche mais ma pensée s’est déplacée de mon cerveau vers mes pieds, de mes pensées vers le sol, à l’extérieur de moi. Je me suis déplacé•e en m’exerçant à la marche méditative de pleine conscience.. Peut-être qu’à cet instant, la situation préoccupante n’a plus la même signification, ou a perdu de son intensité. Peut-être que vous avez trouvé un sens à la phrase : « la pensée qui se déplace ».

Marcella sophrologue Paris 15e

Membre du Syndicat des Sophrologues Professionnels

@Reproduction écrite de la séance interdite. Usage oral et professionnel autorisé.

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Cet article a 4 commentaires

  1. Klein catherine

    Merci pour cette belle séance. Bonne journée

    1. Marcella

      Merci Catherine. J’aime bien dire que cette marche, marche bien :-). La sophrologie est douce à pratiquer.

  2. chantal Beaujolais

    Encore merci Marcella quelle chance pour nous tes partages.
    La marche en soi est tellement bénefique. Si c est en extérieur et dans la nature c est excellent, s oxygéner le cerveau rien se mieux Si en plus de tout ça on le fait en conscience avec l intention et la sensation de se sélester de ses.preoccupations, c est vraiment topissime. Oui ça marche la marche sophronique

    1. Marcella

      Merci Chantal. Quelle chance de partager la sophrologie auprès de mes consoeurs et de mes confrères et auprès de toutes les personnes que la sophrologie aide se sentir mieux.

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